Critique : La stratégie Ender

La bande d'annonce.

L'histoire :

La terre fut par le passé ravagée par une race d'extra-terrestres belliqueuse (rien de nouveau à l'horizon), les fameux extra-terrestres portant le doux nom de doryphores (franchement, je me demande encore si c'est une marque d'humour...).

Notre belle planète fut sauvée à l'époque par un soldat héroïque. Problème, les fameux doryphores se regroupent à nouveau pour casser de l'humain (du déjà vu, je sais). Mais nos fameux dirigeants ont un plan (comme nous le savons tous, nos dirigeants ont toujours un plan… mais celui-là, franchement, il fallait oser). Ainsi, ils vont confier le destin de l'humanité à un enfant (c'est là que les ennuis commencent), enfin, un adolescent pour être précis.

Pourquoi ? C'est une bonne question qui trouve sa réponse dans une ligne scénaristique plus que discutable... Seul un adolescent a la capacité suffisante pour emmagasiner la somme d'informations nécessaire pour vaincre les fameux doryphores. Et, bien entendu, le fameux gamin s'appelle Ender...

Mon avis :

Bon, n'y allons pas par quatre chemins. Comme vous l'aurez compris, pour moi, c'est bof bof. Tout d'abord, je suis un peu fatigué des films où "c'est moi le héros", joué par un ado. Mais passons, en partant voir ce film, je savais à quoi m'attendre. Une ribambelle de jeunes, ma foi, acceptons le deal (tant pis pour moi si je ne suis plus tout jeune).

Malheureusement, la suite n'est guère à même de relever le niveau. On passe la majeure partie du récit à contempler Ender et ses "amis" subir un entraînement digne des commandos marine (en bien plus léger, au cas ou un commando passerait par là). Des oui chef à la pelle, des oui sergent, bien sergent, à ne plus savoir qu'en faire, bref, un grand classique du cinéma américain, avec une fin des plus prévisible. Certes, la réflexion sous-jacente n'est pas inintéressante. La peur de l'autre, de l'inconnu, nous pousse-t-il au pire ? Malheureusement, cet argument est sous exploité à mon humble avis, au profit d'une intrigue peu convaincante.

Mais alors, rien n'est récupérable dans cette stratégie pour le moins hasardeuse ?

Non, heureusement, je vous rassure.

Tout d'abord, j'ai revu Harisson Ford... OK, pour le coup, cela ne m'a pas rajeuni, au contraire (ah, souvenir, quand tu nous tiens), mais cela m'a fait plaisir. Là encore, ce n'est pas son plus grand rôle, mais la retraite étant proche...

Ensuite, les effets spéciaux sont de qualité (à défaut d'être spectaculaires)... Je ferai un prochain billet sur Gravity ou comment avec un budget équivalent peut on encore surprendre le cinéphile blasé que je suis...

Les acteurs (jeunes, comme vous l'aurez saisi) ne déméritent pas (reconnaissons-leur cette qualité indéniable). C'est bien joué, le personnage principal porte son rôle.

Et la fin... m’a surprise (en partie). Mais bon, cinq minutes de film sur la totalité, ça ne pèse pas lourd tout de même.

Alors, pour qui ce film ? Les plus jeunes (pas trop jeunes, une ou deux scènes un peu violente et, à la fin, une apparition qui pourrait provoquer des cauchemars aux plus petits... mais je ne vais pas spoiler). Aux adultes qui ont gardé une âme d'enfant (une grosse part est nécessaire, tout de même). Enfin, à tout ceux qui veulent passer un moment agréable (j'ai connu bien pire comme film), sans se prendre la tête, un dimanche avec un temps de chien et plus rien à lire à la maison. L'aspirine n'est pas nécessaire à la sortie et ce film ne devrait pas vous hanter... plus de cinq minutes après le générique de fin.

Ah, oui, un dernier détail, la musique de Steve Jablonsky est, par contre, agréable et se marie bien avec le film. En voilà un extrait.