Fille d'Hécate (La Voie de la Sorcière)

Publié le par Jean Vigne

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Ma première rencontre avec Cécile Guillot sous ses habits d’éditrice m’a permis de dévoiler sa seconde casquette, celle d’auteur (bon, pour être honnête, j’étais déjà au courant). Quoi de plus naturel que d’acheter ses romans, le cycle Fille d’Hécate, aux éditions du Chat Noir, pour découvrir sa plume.

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Première constatation : l’écriture est souvent le reflet de l’âme d’un auteur. Une Lapalissade, me direz-vous, mais nous pourrions penser (à juste titre) que certains écrivains travestissent jusqu’à leur style pour masquer leur véritable nature (ainsi, le plus romantique des auteurs n’est pas toujours le plus romantique des êtres humains dans l’existence). Je connais peu Cécile, mais je peux déjà déclarer que ce qu’elle dégage par sa personnalité se retrouve dans ses lignes. Une douceur dans les mots, teintée d’un romantisme entrecoupé de scènes plus âpres et d’un réel questionnement introspectif.


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Mais commençons par le commencement, l’histoire. Nous découvrons Maëlys, jeune étudiante en Psychologie ordinaire qui poursuit ses études à Aix-en-Provence. Ordinaire, pas tout à fait et à plus d’un titre. Déjà, cette jeune femme possède, il faut l’avouer, une préemption à la solitude. Elle n’aime guère la foule et ne fréquente pas les fameuses soirées étudiantes. Mais c’est surtout sa découverte des sciences occultes qui va rapidement l’éloigner du traditionnel monde universitaire. Ainsi va-t-elle plonger dans un univers teinté de spiritisme, mais aussi par certains aspects, sombre et dangereux. Dans ce tome, nous suivons l’introduction de Maëlys à ce monde secret, ainsi que son initiation jusqu’à... je n’en dirai pas plus.

J’ai beaucoup aimé ce livre à plus d’un titre. En tout premier lieu, car il est à l’opposé de ce que j’écris. Comme je l’ai déjà évoqué, l’écriture de Cécile est pleine de romance, de douceur, ses personnages (en particulier l’héroïne) sont fragiles, simples, humains finalement. Son récit coule sans heurt, il glisse comme une sucrerie dans la gorge. Son monde, même s’il recèle un côté obscur, est moins âpre que ma propre vision de l’existence, une belle cure de jouvence pour l’auteur que je suis. De plus, le thème choisi n’est pas commun. Lorsque nous parlons de fantastique, nous sommes aujourd’hui envahis par le monde vampirique (je plaide coupable). Cécile a opté pour une tout autre voie, la sorcellerie, et cela n’étant pas suffisant, elle a choisi de parler d’un pan méconnu de l’ésotérisme, le monde de la Wicca. La précision dans les détails me fait penser que Cécile a côtoyé ce monde, bien avant d’écrire les premières lignes de son roman. Pour finir, la cerise sur le gâteau, l’aventure se passe entre Aix-en-Provence et Marseille, lieux même où je fis mes études durant plus de six ans (mais moi, j’ai participé à pas mal de soirées étudiantes, raison pour laquelle j’ai sans doute été déclaré inéligible pour le monde de la Wicca). Ah, les cigales, le soleil, le vieux port et sa bouillabaisse, la Pointe rouge, le cours Mirabeau, les venelles piétonnes d’Aix... je ne pouvais que me retrouver dans les pas de la jeune Maëlys.

Dans ce roman, vous trouverez de la romance, des interrogations d’ordre spirituelles, du suspense, des faux semblants et une fin qui ne m’a pas déplu, car ne tombant pas dans la traditionnelle sensiblerie exacerbée (j’attends de découvrir la suite pour en savoir plus).

Alors, ce roman est-il exempt de défauts ? Je dirais non, bien que mes remarques soient strictement personnelles. Tout d’abord, je trouve que Maëlys prend plutôt bien (et un peu facilement) ses capacités exemplaires. Certes, c’est une jeune fille assez solitaire et, par sa description, prédisposée à accepter le monde de la Wicca. Mais tout de même, une certaine inquiétude pour ne pas parler de suspicion plus marquée ne m’aurait pas dérangé. C’est là où l’on voit la différence d’appréhension du monde extérieur entre deux auteurs distincts tels que Cécile et moi. Le second point, c’est la rapidité qui va de pair avec cette acceptation de son don. Tout va très vite au début du roman. Trop ? Peut-être, difficile de trouver le bon dosage pour ne pas tomber dans le phénomène inverse, à savoir des longueurs à n’en plus finir. Rien de bien méchant, finalement.

Un bon point supplémentaire à noter, l’auteur n’a pas cherché à écrire des lignes pour des lignes, afin de combler de pages inutiles son récit. Son roman est court, mais adapté à l’histoire qu’elle comptait offrir à ses lecteurs.

Vous l’aurez compris, ce roman m’a conquis par sa grande subtilité, la simplicité et véracité de son héroïne, la découverte d’un nouvel univers pour moi. Un roman court, mais qui mérite amplement sa lecture.

Dernier point, si vous ne connaissez pas Cécile Guillot, cette dernière, non contente d'être éditrice et romancière, est une illustratrice hors pairs :

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